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Les bienfaits d'une retraîte bouddhiste au monastère du village des pruniers de Thich Nhat Hanh

Dernière mise à jour : 2 oct. 2022


Ca y est je suis rentrée du monastère. Pour celles qui ne l'auraient pas vu via les réseaux sociaux, où je partageais quelques ressentis, je suis partie une semaine au village des pruniers me recueillir.

Depuis 10 ans, ce fut ma quatrième expérience là-bas et à chaque fois, je vis le même déroulement. Ce qui change en revanche, c'est la profondeur à laquelle je vais en moi consciemment.

Je vous propose de vous partager dans cet article plusieurs informations concernant le déroulement général de la retraîte, ainsi que mon témoignage sur ces jours de pleine conscience.


Tout d'abord, sachez, que tout le monde peut venir ! Quelque soit sa nationalité, son orientation religieuse, sexuelle etc, etc. Ca me parait évidement puisque le bouddhisme prône une pratique inclusive... mais bon, c'est bien de le rappeler !

Le Village des pruniers est composé en trois hameaux: deux pour les moniales et laïcs (nous) femmes et les couples et un pour les moines et couples.

Le hameau du haut (celui des hommes) et le hameau du bas (celui dans lequel j'étais) sont situés à à trois kilomètres de distance et le troisième est, "le hameau nouveau" qui est à 20 kilomètres des deux autres.

Le village organise des retraites tout au long de l'année. La première fois lorsque je suis venue au village des pruniers en 2012, mon mari et moi avions fait une retraite de 21 jours sur le thème de la science reliée au bouddhisme. Ca a été un déclic !

Moi qui pourtant n'avais et n'ai toujours pas un esprit que l'on nomme "scientifique", j'ai été captivée. Il y avait énormément de retraitants (des laïcs comme nous) venant du monde des sciences. Mathématiciens, ingénieurs, physiciens et des personnes comme nous pas scientifiques pour un sous !

Comme pendant longtemps, on a opposé la science à la philosophie ( le bouddhisme est davantage considéré comme une philosophie pratique de la vie quotidienne qu'une religion), de voir ce nombre de scientifiques présents avec nous (sur 21 jours en plus !), je me revois me dire " si eux sont là, c'est que le bouddhisme est un concept qui doit avoir du sens rationnellement".

J'ai trouvé ça extraordinaire de réunir ces deux univers afin d'exposer leurs similitudes avec un langage tout simplement différent.

De plus, lors de cette retraite, Thich Nhat Hanh était parmi nous, c'est lui qui nous dispensait les enseignements du Dharma et guidait la marche méditative d'avant déjeuner.




Ensuite, les trois autres fois, dont cette fois-ci, j'y suis venue pendant le retraite des pluies. C'est une retraite qui s'étale sur 3 mois de mi-septembre à mi-décembre. Nous laïcs, pouvons y venir de 1 à 2 semaines ou 3 mois sur cette période.

Sur ces périodes là, je suis restée à chaque fois une semaine.



Hébergement

L'arrivée se fait le vendredi avant 18h ( car c'est l'heure du dîner). Au préalable, lors de l'inscription via leur site internet ( oui oui, ce sont des monastiques high tech et encore, ça c'est rien par rapport à tout ce qu'ils ont mis en place à côté. J'y reviendrai plus tard), il faut choisir son type d'hébergement : en dortoir, en chambre duo ou triple, sur le site ou à "Crystal House" qui est une maison à 20 minutes à pied du hameau du bas qui dispose d'une quinzaine de lits ( c'est là où je dormais cette fois-ci).

Il n'y aucune chambre seule ! Lors de ma première fois seule, sans Hoang mon mari, j'ai un peu "tiqué" ... déjà que je n'ai pas l'habitude de la vie en collectivité alors avoir à partager sa chambres avec des inconnues ... je sors de ma zone de confort.

Au final, je comprends et trouve cela très bien et normale qu'il n'y ait pas de chambre seule, cela ferait perdre une partie de l'expérience de la vie en communauté. Et puis, on ne va se le cacher, on apprend beaucoup de soi et de l'autre dans ces moments là, d'autant plus qu'ils sont rares en dehors de la retraite, du moins pour moi.

Et accrochez-vous bien, j'étais en dortoir avec 7 autres personnes cette fois-ci ! Aïe aïe aïe ... ça a été challengeant ... et ce, tous les jours ! Nous avons toutes des habitudes, des façons de faire qui ne correspondent à celles des autres... donc forcément ça tique ... laisser la porte ouverte au lieu de la refermer automatiquement et consciemment à chaque fois a été pour moi, THE CHALLENGE !

J'avais envie de leur dire, " Girls, listen. C'est bien beau d'être spirituelles, mais fermer cette F**** porte derrière vous PLEAAAAASe !". J'ai rien dit de tout cela of course ! Mais tous les soirs, j'avais cette pensée de "close this F**** door. Namaste ".

Donc comme j'ai opté pour ne rien dire, pourquoi? car j'ai pris le temps de les regarder les 7 individuellement et de voir en elles, au moins une chose, une qualité que moi je n'ai pas, du moins que j'arrose pas suffisamment, (je parle bien-sûr de la graine de la qualité). Du coup ça a freiné mon envie de leur dire quoi ce soit. Et puis, moi aussi, je dois faire des choses qui les incommodent ( comme vouloir fermer cette F*** door) mais elles en m'ont jamais rien dit... donc on était quitte !


J'espère vous avoir fait rire sur ce passage là, car en l'écrivant j'ai bouffé de rire plusieurs fois. On est humaine et parfaitement imparfaite ;)


Pour ce qui est du planning:

5h réveil

6h méditation + chant ( 30 ou 45 minutes)

7h exercice physique ( les soeurs proposent du Qi Gong, de la marche rapide et vous pouvez aussi faire la vôtre individuellement)

7h45 petit déjeuner

9h30 enseignement du Dharma / ou groupe d'écoute active

11h30 marche méditative

12h30 déjeuner

14h relaxation ou temps libre

15h méditation du travail ou temps libre

18h dîner

20h méditation (45 minutes)

21h noble silence - extinction des voix (jusqu'au lendemain matin après le petit dej')

22h coucher


Les repas ?

Délicieusement végan ! tout est dit ! Pas de rationnement, chacun mange ce qu'il veut tant que c'est de façon consciente afin d'éviter le gaspillage.

Les repas se prennent tous dans le silence (quel plaisir !) afin de faciliter la pleine conscience.

Au petit déjeuner, nous commençons à manger lorsqu'il y a 6 personnes assise à la table.

Au déjeuner, l'une des moniales, lit une texte pour nous rappeler la signification de s'alimenter de façon consciente. Pendant les 20 prochaines minutes nous restons assises. C'est après que nous pouvons soit sortir de table ou nous lever pour nous resservir. Cela est demandé afin de conserver cette énergie de groupe de pleine conscience.

Le dîner, quant à lui est pris plus librement. Nous pouvons aller manger là où nous le voulons, parler ou ne pas parler.


What's else ?

Deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, les trois hameaux se réunissent dans l'un des trois lieux. Ces journées appelées "de pleine conscience". Celles du dimanches sont par ailleurs ouvertes à celles et ceux de l'extérieur. Je vous mets les infos sur le planning ici

Allez-y si vous êtes à proximité !



Me concernant,

Comme je vous le disais en introduction, à chaque fois je vis la même "structure" niveau déroulement de la semaine:

Premiers jours: Pourquoi je suis venue ? J'aurais peut-être pas du ! J'en ai pas si besoin que ça !

Pendant: en fait si, j'en ai si besoin que ça !

A la fin: heureusement que je suis venue ! Merci.

ah ah ah ! et à chaque fois je me fais avoir les premiers jours... même si je connais mon fonctionnement maintenant... mais j'ai cette tendance à la fuite et à me dire que "là c'est différent".... tu parles... c'est différent et pareil !


Les premiers jours sont difficiles, car je lutte pour ne pas retirer ma carapace, mon armure : je suis solide et je vais bien et tout va très bien dans ma vie et cette tendance de fuir lorsque les choses sont difficiles... ça c'est ma bête noire ... la fuite est un manque de courage, de persévérance ...

Et puis, je me raccroche à ce que j'aime bien ici: manger, méditer, chanter et ne pas être obligée de parler. Et puis, ma carapace commence à fondre, mon coeur à s'ouvrir et mon esprit à se déposer en lui. J'accueille, je m'accueille. Ca y est j'y suis en plein dedans... dans quoi? dans la boue du lotus voyons ! A chaque fois, je prends conscience de différentes éléments en moi. Cette année par exemple, j'ai touché du doigt que ma souffrance (peine, en bouddhisme, on parle de souffrance) était composée de celle que j'ai reçue de l'autre et de celle que j'ai provoqué à l'autre. J'ai aussi mal de t'avoir blessée que tu m'as blessée! Nous sommes toutes victimes et bourreaux, seul change la situation, le contexte. Lorsque j'ai réalisé cela, même si de façon très pragmatique je sais que les choses inter-sont, là je l'ai ressenti en moi. Une fois cette prise conscience portée dans mon coeur, il a donc été nécessaire de commencer à en prendre soin : c'est à dire à ne pas m'en vouloir, donc ni en vouloir à l'autre...qu'en soignant cette reçue, je soigne également celle envoyée.

Globalement, à chaque fois c'est un cadeau qui me fait ralentir physiquement et mentalement.

Je ne fais rien. C'est un peu antagonisme d'écrire "faire" avec "rien"... je suis. J'ai beaucoup marché, lu et dormi. Plus d'espace en moi s'est créé en moi pour pouvoir me déposer et m'observer.

Combiné aux enseignements reçus sur place et mes connaissances en développement personnel, je me comprends. Et c'est dans la compréhension que l'amour de soi et de l'autre peut être ressenti. La vie est tout d'un coup plus douce et facile !


Dans tous les cas, sache que cela te permettra de faire un point en toi, sans pour autant que ce soit un bilan ! Tu vas revenir à l'essentiel de la vie et de ce qui est important pour toi !

Ensuite, la mise en pratique se fera à la maison et c'est là que cette philosophe de vie que nous propose le bouddhisme prend tout son sens. Pour ma part, je vais prendre le temps de me noter les choses que je souhaite arrêter ( ex: ouvrir mon ordinateur en prenant mon café la matin et faire moins d'activité physique), les choses que je souhaite mettre en place ( ex: la pratique du renouveau... vous en parlerai dans un autre article ou vidéo et oser demander de l'aide).


Pour finir, car c'est pas non plus un roman, je le savais mais ne l'ayant pas complètement vécu, cela est resté dans ma zone "concept surement vrai mais on verra plus tard"... pour vous redonner du contexte avant, je suis une épicurienne. Sans plaisir, sans enthousiasme c'est compliqué pour moi... et j'ai beaucoup d'enthousiasme à être gourmande autant salé que sucré ! C'est l'une des raisons qui me motivent à enfiler mes baskets pour aller faire un petit jogging, mais pas que. L'activité physique est avant tout le premier moyen que j'ai trouvé à la sortie de mon anorexie pour me reconnecter à moi, à revenir en moi physiquement. Depuis que cet épisode de ma vie est derrière moi depuis des années maintenant ( j'avais 14 ans quand cela a commencé), j'ai gardé cette habitude de bouger car je me sens mieux en moi, avec moi et avec les autres une fois ma séance faite.

Et bien, écoutez, durant une semaine au monastère j'ai pratique 20 minutes de Qi Gong, et deux fois 20 minutes d'Ashtanga Vinyasa. That's all ! Et j'ai mangé...mangé... mangé... du pain le matin avec du beurre de cacahuètes, du porridge, du riz, des pâtes.... vous voyez le tableau, tout ce dont on pointe du doigt si on veux garder la ligne... et bien j'ai perdu du poids !

C'est tellement logique ! Pas de stress + méditer + ralentir + de l'espace + s'aérer + manger sainement et lentement est la formule gagnante !

Moi qui me disait " une semaine sans de cours de Bikram ... aïe aïe ...bon j'avais fait exprès de ne pas prendre avec moi mes baskets, mais bon je m'attendais pas du tout ça ! Comme quoi les filles, ce n'est pas tant ce que l'on mange mais comment on le mange !

J'avais envie de vous partager ce dernier point car je sais que nous sommes nombreuses à être gourmande et à veiller à notre poids de forme. Le fait de vous le dire n'est pas le but de vous convaincre en quoi que ce soit mais à ce que vous puissiez au moins l'entendre car un jour, j'en suis certaine ça vous servira à vivre mieux avec vous-même !

Donc j'ai décidé de continuer sur cette lancée : je vais mettre en place une stratégie pour m'aider à conserver ce rythme là : plus de lenteur pour plus d'espace pour plus de joie !




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